Comment vaincre le syndrome de l’imposteur au travail ?
Le doute touche tout le monde. Le syndrome de l’imposteur au travail et ailleurs, c’est ce même doute multiplié par 100 au quotidien qui ne vous quitte pas ! Vous vous demandez si vous souffrez de ce symptôme ?
Syndrome de l’imposteur : essai de définition
Qu'est-ce que le syndrome de l'imposteur ?
Vous avez entendu ou dit certaines de ces phrases : « il y a un moment où ils vont se rendre compte que je ne suis pas bon dans mon job », « qu’est-ce qui leur prend de déjà vouloir me promouvoir ? », « j’ai eu de la chance, je n’aurais jamais cru avoir ce job », « le client est super content parce qu’il n’est pas très exigeant » ou bien encore « je me sentirais légitime dans ma place si… ». Ces phrases ont déjà traversé votre esprit ? Elles le traversent de façon régulière ? Vous n’êtes pas étranger au syndrome de l’imposteur au travail.
Mais rassurez-vous, plus de 65% de la population aurait un jour douté de sa légitimité ou de son succès. Prenons un moment pour distinguer cette souffrance qui peut mener au sabotage, versus le doute qui lui est bien souvent constructif et salvateur.
L'origine du syndrome
Ce syndrome appelé aussi « complexe d’imposture » est un concept reconnu que récemment puisque développé en 1978 par 2 psychologues américaines. C’est d’abord, selon elles, une sensation désagréable, un mécanisme psychique qui cause une remise en question de sa propre valeur ? c’est donc en étroit lien avec ce qu’on appelle l’estime de soi. Pour l’individu qui est atteint par ce syndrome, il est impensable que lui-même, ses talents ou ses capacités soit à l’origine de sa réussite. Notons, (#féministe) que ce syndrome de l’imposteur chez la femme est bien plus répandu.
Ce syndrome entraine deux émotions constantes qui habitent l’individu qui souffre, entrainant un stress permanent : la peur et la honte.
- La peur est là, tapie et omniprésente, c’est la peur d’être démasqué. L’individu qui souffre de ce syndrome considère qu’il n’est pas à sa juste place et vit en se demandant à quel moment il va être découvert. Est-ce au moment du recrutement ? à la prise de poste ? est-ce pendant la réunion avec l’ensemble de la direction ? ça c’est pour le travail, mais c’est juste aussi dans la vie personnelle : « mon mari va se rendre compte que je ne suis pas une femme sublime », etc…
- La honte est cette émotion faite d’un mélange de surprise et de manque qui est profondément liée au regard d’autrui. L’imposteur fuit le regard des autres qui lui fait sans cesse ressentir ce qui lui manque.
Syndrome de l’imposteur au travail : quels symptômes ?
Regardons les signes qui permettent de détecter cet état psychologique chez soi ou chez les autres.
- Vous attribuez vos succès, réussites ou même tout événement positif à un élément externe. C’est tour à tour la chance, le hasard, l’aide ou la complaisance du recruteur, de l’examinateur… et ce systématiquement.
- Vous manquez de confiance et ainsi banalisez ou dévalorisez ce que vous accomplissez. Celui qui souffre de ce syndrome diminue sans cesse la valeur de ce qu’il a fait par coup de « ce n’était pas si compliqué », « ça m’a demandé que peu de temps », « tout le monde pouvait le faire ».
- Vous faites preuve d’un surinvestissement. En effet l’imposteur passe plus de temps, d’énergie que les autres pour la même tâche. Ce qui lui permet, #stratégie, d’attribuer la réussite non à la qualité de travail mais à sa quantité. Pour celui qui souffre de ce syndrome : faire vite et bien une tâche est très difficile et s’il y parvient, c’est suspicieux selon lui.
- Vous détestez l’attention et donc l’ultime attention que sont les compliments et les remerciements. Car trop d’attention est le risque que votre imposture soit dévoilée et c’est cette raison qui vous fait préférer l’auto-sabotage !
- Vous ruminez, vous mettez plus d’énergie à vous interroger sur la raison de l’acceptation qu’à célébrer votre réussite. En règle générale, vous passez la majeure partie de votre énergie à vous dévaloriser.
Le syndrome de l’imposteur au travail
Des effets dévastateurs au travail
- La procrastination, ce qui permet de repousser le problème puis de mettre 3 fois plus d’énergie dans la tâche
- La sur-préparation évoquée ci-dessus. Pour pallier au risque d’être illégitime, l’individu surperforme parfois au détriment de son physique, de son mental… ce qui aboutit à cette fois-ci à une maladie enfin reconnue : le burn-out.
Comment vaincre le syndrome de l’imposteur ?
Comment s'en sortir ?
Tout ce qui a été évoqué plus haut vous « parle », vous connaissez ces petites phrases ? Ceux qui l’ont identifié savent combien lutter contre ce syndrome de l’imposteur au travail est une bataille quotidienne et qu’il n’existe aucun traitement. Toutefois, rassurez-vous si on entre dans ce cercle vicieux, on peut également en sortir ! Travaillons sur l’estime de vous et célébrons vos succès ! Voici quelques pistes pour commencer :
- Reconnaissez-le ! Mettre un mot sur un ressenti et comprendre votre fonctionnement est un excellent début. Personnellement, j’en suis à ma 4ème vie professionnelle et il a du mal à me laisser en paix, le voir (oui le syndrome) lui parler et en rire ne le fait pas disparaître totalement mais le met à bonne distance. Ajoutez à cela que Michelle Obama (dont je suis fan) ou Tom Hanks l’ont reconnu aide un peu aussi.
- Distinguez les faits de vos sentiments et rappelez-vous que « vous n’êtes pas ce que vous faites ». En les dissociant, vous pourrez ainsi voir ce que vous parvenez réellement et objectivement à faire.
Apprenez à aimer et valoriser l’échec. Se tromper est une façon d’apprendre et de recommencer ni plus ni moins. L’échec est une opportunité.
Aidez-vous du regard des autres, bien plus bienveillant à votre endroit que vous ne l’êtes. Ecoutez-les, ils vous trouvent génial d’une part et quand ils voient vos imperfections, ils peuvent quand même vous dire que vous êtes à la bonne place !